Les forêts denses d'Afrique centrale, du Cameroun à la République Démocratique du Congo (RDC), constituent le deuxième massif forestier mondial après l'Amazonie ! Malgré les difficultés d'évaluations et les divergences dans les chiffres disponibles, on peut estimer que l'Afrique centrale renferme environ 80 % des forêts denses du continent africain, soit plus d'1.845.000 km2 sur un total d'environ 2.200.000 km2.

Toutefois, malgré la constatation du regain forestier dans les zones de contact forêt-savane actuellement peu peuplées (Cameroun, République Centrafricaine - RCA, Congo, RDC), l'augmentation de la population et des activités humaines entraînent tous les jours un peu plus la dégradation et la fragmentation de ce massif. C'est en particulier le cas en périphérie du bloc forestier, autour des grands centres urbains et des principales voies de communication, ou dans les zones rurales les plus peuplées (telles que l'Ouest-Cameroun, la région englobant le Sud-Cameroun, la Guinée Equatoriale continentale et le Nord du Gabon, ou l'Est de la RDC).

La plupart de l'Afrique occidentale côtière - hormis le Togo et le Bénin - était autrefois couvert de forêts, depuis les côtes jusqu'au cœur des pays. Actuellement, l'expansion de l'agriculture, l'augmentation de population alliée au développement des moyens d'exploitation des ressources naturelles, ont conduit à une fragmentation extrême de ces forêts. La superficie forestière totale de cette région est actuellement inférieure à 145.000 km2.

L'essentiel de ces deux massifs est constitué de forêts denses humides de terre ferme de basse et moyenne altitudes. Toutefois, de grandes superficies de forêts marécageuses et périodiquement inondées existent dans la cuvette congolaise et le long des réseaux hydrographiques de toute la zone forestière. Les mangroves sont généralement peu étendues, hormis dans le delta du Niger, dans l'estuaire du Gabon et près de l'embouchure de l'Ogooué, principal fleuve irriguant ce pays. Quant aux forêts submontagnardes et montagnardes, elles ne sont très répandues que dans l'Est de la RDC et le long de la dorsale traversant l'Ouest Cameroun et se prolongeant sur les îles de Bioko (Guinée Equatoriale) et de Sao Tomé et Principe. Ailleurs, autour de ces forêts denses, débute le domaine des forêts claires et des savanes plus ou moins arborées.

Si de nombreuses espèces végétales possèdent une large répartition, et se retrouvent aussi bien en Afrique occidentale que centrale, d'autres sont endémiques à l'une ou l'autre région. Les régions montagnardes et les forêts très arrosées de la façade atlantique renferment ainsi de nombreuses espèces endémiques. Parmi les arbres, on peut citer le cas de diverses Caesalpiniaceae ainsi que de l'Okoumé (Burseraceae) dont l'aire de répartition est centrée sur le Gabon et la Guinée Equatoriale, débordant au Sud-Congo et très marginalement au Cameroun.

Les forêts les plus diversifiées sont les forêts atlantiques allant du Sud du Nigeria au Gabon, suivies de celles de l'Est de la RDC. Durant les périodes géologiques passées, l'Afrique a subit des alternance de périodes humides et de périodes sèches. Au cours de ces dernières, la couverture forestière du continent s'est modifiée, les forêts dense humides ne subsistant que dans des refuges forestiers où le climat restait favorable. Ce fut en particulier le cas dans les régions soumises aux influences océaniques et les piémonts des massifs montagneux. Ailleurs, forêts claires et savanes plus ou moins arborées se sont répandues aux dépends des forêts denses humides. Dans ces refuges forestiers, de nombreuses espèces ont pu subsister et l'évolution s'est perpétuée, permettant à la fois la conservation d'espèces anciennes et la naissance de nouvelles espèces.

Ces forêts occidentales et centrales de la façade atlantique ainsi que les forêts submontagnardes et montagnardes de toute la région sont les plus menacées de disparition car elles sont à la fois relativement peu étendues et elles subissent depuis longtemps d'importantes pressions humaines. Les îles du golfe de Guinée renferment aussi bon nombre d'espèces ou de sous-espèces uniques. Elle sont aussi en grand danger de disparition du fait de fortes pressions humaines combinées au confinement insulaire.

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