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L'Etre humain est à la fois un être biologique et social. Il a toujours entretenu des relations très étroites avec son milieu naturel, pour garantir son existence et celle des générations futures. Il a recours aux ressources forestières pour se nourrir, se vêtir, se loger, se soigner mais aussi pour accomplir certaines actions relevant de sa culture non matérielle (rites médicaux-magiques et magico-religieux…).

L'Afrique centrale renferme encore d'immenses étendues de forêts abritant des populations Bantu et Pygmées de diverses cultures qui dépendent directement de la forêt. Les savoirs, les savoirs-faire et les pratiques quotidiennes de ces populations font partie d'un patrimoine culturel unique qu'il convient de sauvegarder et de valoriser. Ils témoignent des relations intimes développées entre les êtres humains et leur environnement. Certaines de ces connaissances, favorables à un prélèvement rationnel des ressources, peuvent être mises à contribution dans le cadre de la gestion durable des forêts.

La forte urbanisation des pays d'Afrique occidentale et centrale, estimée à 70-75 % de la population de ces pays, est à l'origine d'un prélèvement et d'un commerce de plus en plus important des ressources forestières destiné à répondre aux besoins croissants des habitants de ces grandes agglomérations.

L'exode rural et l'établissement dans les villes contribuent largement à la perte de certains repères ou valeurs culturelles. C'est le cas des interdits ou des règles traditionnelles de gestion des ressources naturelles qui favorisent, en milieu rural, la pérennité des ressources exploitées. Cette perte de repères culturels associée aux contextes économiques de pauvreté ou de répartition inéquitable des richesses nationales est à l'origine d'une forte pression sur les ressources forestières au mépris des normes traditionnelles et modernes de gestion.

La FAO estime qu'entre 1990 et l'an 2000 le déboisement a fait perdre à l'Afrique plus de 52 000 km² de forêts, soit - 0,8 % par an. Ce déboisement est dû pour la plus grande part aux activités agricoles ainsi qu'à la demande en bois de feu et de service. L'exploitation forestière purement spéculatrice, pratiquée sans plan d'aménagement, entraîne une dégradation des forêts suite à la mauvaise planification des réseaux routiers, aux repasses excessives sur les zones déjà exploitées ainsi qu'à la perturbation des systèmes hydriques. Elle favorise en outre la pénétration des populations rurales locales aussi bien que celles provenant des villes, provoquant une dégradation forestière accrue par l'agriculture et la chasse incontrôlées.

Le Nigeria, avec une population d'environ 123 millions d'habitants, a vu la demande en produits vivriers et commerciaux augmenter fortement au cours du siècle passé. Cela s'est traduit par l'expansion des cultures vivrières et commerciales aux dépens des forêts

Les déplacements de populations d'un pays à un autre pour des motifs économiques ou suite aux conflits politiques contribuent largement à la destruction de l'environnement. Par exemple, l'immigration en provenance des pays voisins de la Côte d'Ivoire a largement contribué à l'accélération du processus de déforestation par l'expansion des surfaces cultivées, en particulier pour la culture du cacao.

Les conflits politiques, à l'exemple des guerres en République Démocratique du Congo et au Rwanda, ont provoqué des déplacements massifs de populations avec des conséquences graves sur la destruction de l'environnement.

La gestion durable des écosystèmes forestiers d'Afrique passe par une bonne analyse des relations entre les hommes et leur environnement. Cela ne peut se faire que par une valorisation des pratiques culturelles favorables à une utilisation durable des ressources et la limitation des impacts de celles qui conduisent à leur disparition.

Il ne peut y avoir de gestion saine de l'environnement sans la prise en compte des besoins des êtres humains qui y vivent, leur épanouissement et leur participation aux choix de gestion effectués par les gouvernements.

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