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Contrairement à la partie orientale du continent africain, toute en hauts plateaux et montagnes, l'Afrique centrale et l'Afrique occidentale sont majoritairement situées en basse et moyenne altitude. Les quelques reliefs notables d'Afrique occidentale côtière concernent les confins de la Guinée et des pays voisins et la petite chaîne montagneuse traversant la frontière du Ghana et du Togo.

L'arc montagneux qui occupe tout l'Ouest camerounais et, marginalement, le Sud-est du Nigéria, matérialise la charnière entre l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique centrale. Il se termine au Nord-est dans les plateaux de l'Adamoua et se prolonge au Sud par le chapelet des îles montagneuses de Bioko, Principe et Sao Tomé. Le plus haut sommet en est le mont Cameroun (4.095 m), dominant de toute sa masse les petites montagnes alentour.

L'Afrique centrale se présente quant à elle comme une immense cuvette entourée de plateaux et dominée à l'Est, en République Démocratique du Congo (RDC), par un vaste massif montagneux. Ce dernier borde la grande faille du rift occidental ou rift Albert. Les sommets y atteignent fréquemment des altitudes de 2.000 à 3.000 m, avec un maximum au pic Margherita, dans les monts Ruwenzori (5.119 m), troisième sommet d'Afrique. De petites montagnes ne dépassant pas 1.000 m d'altitude s'étendent aussi autour du golfe de Guinée, depuis le sud Cameroun jusqu'au Congo et la RDC (mont Alen, monts de Cristal, massif du Chaillu, Mayombe,…).

Les forêts d'Afrique occidentale et centrale sont arrosées par de nombreux fleuves et rivières dont les plus importants sont le Niger et le Congo. Depuis l'extrême Ouest de la région jusqu'au Cabinda (Angola), de nombreux fleuves côtiers se jettent directement dans l'océan atlantique ou par l'intermédiaire de lagunes. Le cours inférieur du fleuve Niger et ses affluents drainent une grande partie du territoire nigérian avant de se jeter dans l'océan par un large delta. L'autre delta côtier de quelque importance est celui de l'Ogooué, au Gabon, remontant largement à l'intérieur du pays sous forme d'un entrelacs de bras secondaires, de lacs et de zones marécageuses. L'essentiel de l'Afrique centrale appartient au bassin versant du fleuve Congo, le second fleuve au monde par son débit. Le fond de la cuvette congolaise est occupé par des lacs et de vastes étendues marécageuses jouant un rôle important dans la régulation du cours du fleuve. D'autre lacs occupent aussi le fond de la vallée du rift, dont les plus connus sont les lacs Tanganyika et Kivu.

L'Afrique centrale est soumise à un climat typiquement équatorial à quatre saisons sur une bande allant des confins camerouno-gabonais à la cuvette congolaise. Au fur est à mesure que l'on s'éloigne vers le Nord et le Sud, le climat devient plus nettement tropical, à deux saisons. Au début, la saison sèche est minimale mais augmente en longueur avec la latitude. Les zones côtières d'Afrique occidentale et centrale subissent quant à elles un climat tropical humide de mousson, en particulier dans le fond du golfe de Guinée. Cette zone est la plus arrosée d'Afrique, recevant jusqu'à 11 m d'eau par an au pied du mont Cameroun. Les autres régions les plus arrosées sont les régions côtières d'orientation Nord-ouest - Sud-est, depuis la Sierra Leone jusqu'au Gabon. Le centre de la cuvette congolaise et le piémont du massif montagneux bordant le rift reçoivent aussi jusqu'à 2 à 3 m de pluies par an, alors que le reste des forêts denses ne bénéficie que de 1,5 à 1,8 m d'eau par an. Les effets de cette pluviosité relativement faible sont compensés au cours de la saison sèche par une couverture nuageuse quasi-permanente maintenant une humidité relative élevée, permettant ainsi la survie des forêts denses.

Au cours des périodes géologiques passées, l'Afrique a été sujette à une alternance de périodes humides et de périodes sèches. Ces dernières ont eu un impact important sur la végétation, influençant en particulier l'avancée ou la rétractation des forêts. La dernière grande phase aride et froide s'est étendue d'environ 30.000 à 12.000 ans avant l'actuel, avec un maximum d'aridité entre - 20.000 et - 15.000 ans. Une phase plus aride et chaude lui a succédé jusque vers - 3.500 ans. A partir de cette époque, un nouveau basculement climatique s'est produit, avec une diminution progressive de l'humidité et de la température pour atteindre les conditions actuelles. Il semble que cette diminution ne se soit pas réalisée de manière continue mais qu'elle ait été entrecoupée de phases plus humides comme celle que nous vivons actuellement.

Depuis la fin du 19ème siècle, l'augmentation exponentielle des activités humaines génère des impacts grandissants sur le climat global. Il est probable que cela se traduise à l'avenir par de nouvelles variations climatiques, qu'il est encore difficile de prévoir, et une modification des régimes pluviométriques dans toute la région.


Dupuy B. & Nasi R. (Eds.), 1999.- Gestion des écosystèmes forestiers denses d’Afrique tropicale humide. Références bibliographiques : Cameroun, Centrafrique, Congo, Côte d’Ivoire et Gabon. Cirad, Montpellier, France (cédérom).

Dupuy B., Gérard C., Maître H.-F., Marti A. & Nasi R., 1998.- Gestion des écosystèmes forestiers denses d’Afrique tropicale humide. 1. Gabon. Cirad, Montpellier, France. Coll. Les bibliographies du Cirad, 9 : 207 p.

Dupuy B., Loumeto J., Amsallem I., Gérard C. & Nasi R., 1999.- Gestion des écosystèmes forestiers denses d’Afrique tropicale humide. 2. Congo. Cirad, Montpellier, France. Coll. Les bibliographies du Cirad, 10 : 145 p.

Nasi R., Amsallem I. & Drouineau S. (Eds.), 1999.- La gestion des forêts denses africaines aujourd’hui. C. R. Séminaire Forafri, 12-16 octobre 1998, Libreville, Gabon. Cirad, Montpellier, France (cédérom)